Étiquetage de l’origine des viandes et du lait Un seuil d’incorporation de 8 % pour la viande
Stéphane Le Foll a tranché : à partir du 1er janvier 2017, l’étiquetage de l’origine des viandes dans les préparations sera obligatoire à partir d’un taux d’incorporation de 8 %. De plus, la mention « Origine France » ne pourra être utilisée que si 100 % des viandes le sont.
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Le ministre de l’Agriculture l’a annoncé le jeudi 15 septembre 2016 à l’occasion de son déplacement au Space, à Rennes. À partir du 1er janvier 2017, l’étiquetage de l’origine des viandes dans les préparations culinaires sera obligatoire à partir d’un taux d’incorporation de 8 %. Les industriels de l’agroalimentaire ont jusqu’au 31 mars pour se mettre en règle. De plus, la mention « Origine France » ne pourra être utilisée que si 100 % des viandes le sont.
Pour le lait, le taux reste à 50 %, le plafond prévu dans le décret initial (publié le 21 août dernier), mais il a en réalité peu d’importance du fait des catégories de produits qui entrent dans le champ d’application du décret – lait liquide (entier, demi-écrémé ou écrémé), beurre, crème, yaourts et fromages, quasi exclusivement composés de lait. Ne sont en revanche pas concernés les laits infantiles, les glaces, les boissons lactées au chocolat, les fromages à pizzas… Ce qui limite la portée de la mesure, selon la FNPL.
Pour la viande, l’étiquetage devra préciser l’origine du produit (pays de naissance, d’élevage et d’abattage des animaux). Pour le lait, il devra indiquer le pays de collecte, de conditionnement et de transformation.
Une expérimentation lancée pour une durée de deux ans
Ne sont pas concernés par la mesure les produits dont les cahiers des charges supposent déjà un approvisionnement national ou local : appellations d’origine, laits « locaux », marques collectives ou privées évoquant l’origine, productions fermières, ainsi que les produits bio, dont l’origine est déjà encadrée (avec une mention obligatoire UE/hors UE).
L’arrêté devrait être signé par le ministre et publié dans les prochains jours. Cette mesure est une expérimentation lancée pour une durée de deux ans, qui sera suivie par la Commission en vue d’une éventuelle généralisation à l’UE.
Les syndicats agricoles et les associations de consommateurs réclamaient un taux de 5 %. On n’en est pas loin, à la satisfaction de la FNSEA. Christiane Lambert se déclarait à la suite de l’annonce de Stéphane Le Foll, « très satisfaite » et demandait que cette mesure soit « mise en œuvre vite ». « Le drame des lasagnes nous a fait avancer plus vite sur ce dossier. » Mais ce qui a accéléré les choses, c’est « le front commun avec les consommateurs » en faveur de l’étiquetage, face aux industriels rétifs à la mesure (ils réclamaient un seuil plancher à 15 %). Christiane Lambert espère que cette mention de l’origine contribuera à faire remonter les prix des viandes, et qu’elle « obligera les acteurs de la restauration hors domicile à repenser leur stratégie d’approvisionnement ».
E.C. et A.D. (à Rennes)
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